Alors que la date limite du 11 septembre 2021 a finalement été fixée pour la sortie américaine d’Afghanistan et que les alliés américains se préparent également à se retirer, l’avenir des interprètes afghans est devenu l’une des questions morales les plus urgentes entourant le retrait. Des milliers d’Afghans ont servi les forces occidentales dans une variété de rôles tels que les ouvriers du bâtiment, les chauffeurs et le personnel de sécurité. Aujourd’hui, eux et leurs familles risquent de subir des représailles des talibans.
Les Afghans qui ont combattu aux côtés des troupes occidentales en tant qu’interprètes et conseillers culturels sont peut-être les plus menacés. Parmi ceux qui ont travaillé aux côtés des Américains, des milliers restent coincés dans les limbes bureaucratiques, le Département d’État ayant un arriéré de 17 000 demandes afghanes dans le cadre du programme spécial de visa d’immigrant. Certains de ces demandeurs attendent une réponse depuis trois ou quatre ans et entre-temps, beaucoup ont été tués. L’interprète “Spartacus” qui a servi aux côtés de l’actuel membre du Congrès Michael Waltz a été décapité par des terroristes aux côtés de toute sa famille. Une autre interprète, Sakhidad Afghan a été torturée et tuée après trois ans d’attente dans le “pipeline” des visas.
Beaucoup ont établi des parallèles avec le retrait américain du Vietnam et se demandent si nous voyons l’histoire se répéter. Alors que les États-Unis ont accepté plus de 100 000 réfugiés sud-vietnamiens au lendemain de la chute de Saigon, des centaines de milliers d’autres, y compris ceux qui ont servi aux côtés des troupes américaines, ont été laissés pour compte. Près de 300 000 seront plus tard admis entre 1978 et 1982 et encore plus suivront, mais tous les citoyens affiliés aux États-Unis du Sud-Vietnam n’ont pas réussi à échapper à la persécution assez longtemps pour bénéficier de ce renversement de politique.
Évacués vietnamiens à bord de l’USS Halfway (US Navy)
La query des interprètes n’est pas seulement américaine. La ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer a promis dimanche que ceux qui ont servi aux côtés des troupes allemandes ne seront pas abandonnés. Depuis 2013, 800 ont été admis par l’Allemagne aux côtés de 2 500 membres de leur famille. Le type, cependant, de nombreux interprètes servant aux côtés des troupes australiennes, britanniques et alliées reste incertain.