Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré dimanche un délai de 72 heures pour que les combattants du Entrance de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans la ville de Mekelle se rendent, après quoi les Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) lanceraient un assaut contre la capitale régionale.
Dans un communiqué de presse mis en ligne sur ses comptes Twitter et Fb, le Premier ministre a écrit que “nous sommes maintenant dans les dernières étapes de l’motion des forces de l’ordre”, exhortant les forces du TPLF à “se rendre pacifiquement dans les 72 heures, reconnaissant que vous êtes au level sans retour ». Le communiqué accuse également les forces du TPLF en retraite d’avoir détruit l’aéroport d’Axoum, entre autres infrastructures.
Le communiqué de presse complet.
L’ultimatum fait suite à des déclarations antérieures de l’ENDF au service public de radiodiffusion éthiopien selon lesquelles les civils de Mekelle devraient fuir tant qu’ils le peuvent encore.
Lors d’une apparition télévisée, le porte-parole de l’ENDF, le colonel Dejene Tsegaye, a déclaré :
“Les prochaines phases sont la partie décisive de l’opération, qui consiste à encercler Mekelle à l’aide de chars, à terminer la bataille sur les zones montagneuses et à avancer vers les champs.
Nous voulons envoyer un message au public de Mekelle pour qu’il se sauve de toute attaque d’artillerie et se libère de la junte.
La junte se protège maintenant au sein du public et le public doit s’isoler de la junte. Après cela, il n’y aura plus de pitié.
Parler de « pas de pitié » est particulièrement inquiétant compte tenu des informations faisant état d’un bloodbath de civils dans la ville de Mai-Kadra, dans la zone sud-ouest de la région du Tigré. Amnesty Worldwide rapporte que « des dizaines, voire des centaines » de journaliers de la ville ont été poignardés ou massacrés à coups de couteau dans la nuit du 9 novembre, avant le retrait des combattants du TPLF de la ville après son encerclement par les ENDF. Bien qu’Amnesty Worldwide n’ait pas été en mesure d’identifier les auteurs, des témoins affirment que des survivants leur ont dit que les agresseurs appartenaient à la police spéciale du Tigré et à d’autres membres du TPLF.
The New Humanitarian rapporte également des témoignages de réfugiés accusant les troupes ENDF et les milices Amhara alliées d’attaquer des civils en fuite et de tenter de les empêcher de traverser la frontière avec le Soudan.
Avec une panne de communication en place dans la région du Tigré depuis le début des combats le 4 novembre, on peut se demander si les civils auxquels tous ces messages sont destinés ont pu en recevoir quoi que ce soit. Et même s’ils le faisaient, la query reste ouverte de savoir où ils pourraient même s’échapper, surtout compte tenu de la nature chaotique de la guerre urbaine.