Le président tunisien Kais Saied a ordonné aux forces armées tunisiennes de fermer le bâtiment du Parlement tunisien après avoir annoncé une suspension d’un mois de ses activités. Les soldats ont barricadé le bâtiment immédiatement après et ont interdit au chef du Parlement et chef de l’opposition Rashid Alghanoushi d’entrer dans le bâtiment avant qu’il n’annonce son mépris du décret présidentiel pour enregistrer des caméras sur les lieux.
Le président tunisien Kais Saied rencontre de hauts responsables, dont des généraux de l’armée et de la marine, avant d’annoncer la suspension du parlement. (Picture reproduite avec l’aimable autorisation du bureau de la présidence tunisienne)
Kais Saied a annoncé le déménagement à la télévision nationale accompagné de hauts responsables militaires tard dans la nuit du 25 juillet. Dans son discours, Kais Saied a affirmé qu’il agissait dans le cadre de ses droits constitutionnels et a invoqué ses pouvoirs de commandant en chef pour dissuader toute résistance violente à laquelle il pourrait être confronté. “J’avertis les nombreuses personnes qui tentent de s’infiltrer ou de recourir aux armes, nous ne resterons pas les bras croisés alors qu’ils attaquent l’État […] et quiconque tirera une balle, nos forces armées et nos forces de sécurité seront confrontées à un déluge de balles sans compter ».
Un véhicule du MRAP tunisien bloque l’entrée du bâtiment du parlement tunisien. (picture publiée avec l’aimable autorisation de l’AFP)
Le rival de Saied, Alghanoushi, et chef du plus grand parti du pays, le parti islamiste Nahda, a annoncé que son parti considérait que le Parlement était toujours en session et a juré que son parti « défendra la révolution ». Il a également appelé les membres des forces armées à défier les ordres de Saied, mais jusqu’à présent, aucune défection n’a été signalée.
La crise politique tunisienne actuelle survient après des mois d’deadlock politique qui ont duré un effondrement de l’infrastructure médicale tunisienne face à une épidémie dévastatrice de coronavirus, une inflation croissante et une récession économique qui a déclenché des manifestations et des émeutes généralisées.
Des véhicules blindés appartenant aux Forces armées tunisiennes se déplacent pour encercler le bâtiment du Parlement (supply inconnue)
Le lendemain, un couvre-feu nationwide a été annoncé pour une durée d’un mois. Le couvre-feu interdit la circulation des personnes et des véhicules après 19 heures, ainsi que la circulation entre les provinces à n’importe quelle heure. Aujourd’hui, il a été signalé que des enquêtes judiciaires sur le parti politique islamiste Ennahdha et deux autres partis politiques sur des allégations de financement de campagne à l’étranger.