La France proteste contre les activités du groupe Wagner au Mali

La France proteste contre les activités du groupe Wagner au Mali

Ce n’est un secret pour personne que le gouvernement malien a signé un accord avec le groupe Wagner, un entrepreneur militaire privé (PMC) de la Fédération de Russie. Le groupe se compose de l’ancienne armée russe, Spetznaz, et de membres des forces internes qui aident divers gouvernements dans la formation militaire et les actions directes contre les insurgés. En fait, les liens étroits entre le groupe Wagner et le Kremlin suggèrent que la formation privée agit au nom de l’intérêt de la Russie. Pourtant, les responsables russes dénoncent publiquement ces allégations de manière routinière.

Depuis la mi-septembre, le groupe Wagner s’est déployé dans l’ancienne colonie française, le Mali. Cet État africain a récemment connu un coup d’État qui a abouti à la formation d’un gouvernement provisoire dirigé par la junte. Cela a conduit l’armée française à suspendre ses opérations dans l’État et à réduire les troupes au sol.

Afin de remplacer la présence française et les conseillers militaires retirés, le Mali s’est tourné vers la Fédération de Russie pour obtenir de l’aide et a engagé 1 000 paramilitaires wagnériens à leur place. Du level de vue du Mali, une telle décision était nécessaire pour maintenir des niveaux de formation et une organisation adéquats de leur armée nationale. Cependant, la présence de SMP russes dans la région fait craindre une affect russe croissante. Cela a provoqué un tollé public au sommet du gouvernement français. Comme l’a dit le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian :

“Wagner est une milice qui s’est montrée dans le passé en Syrie et en République centrafricaine pour avoir perpétré des exactions et toutes sortes de violations qui ne correspondent à aucune resolution et donc c’est incompatible avec notre présence.”

Outre les troupes françaises, l’Union européenne poursuit ses missions de formation EUTM et EUCAP dédiées au renforcement des forces militaires nationales et internes du Mali. Outre les missions de l’UE, les soldats européens participent également à la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies (MINUSMA) dans la région.

Le Mali n’est pas le premier pays africain à solliciter l’aide de Wagner Group. Les sous-traitants russes étaient auparavant actifs en Libye et en République centrafricaine et ont des antécédents douteux en matière de droits humains liés à des crimes de guerre. Pour la France, l’enjeu n’est pas l’invitation elle-même mais l’ingérence qu’elle représente de la Fédération de Russie dans la sphère d’affect de l’Union européenne dans cette partie de l’Afrique.