Les médias d’État iraniens ont rapporté le 25 décembre qu’un MiG-29 (nom de l’OTAN Fulcrum) de l’armée de l’air de la République islamique d’Iran s’était écrasé près du mont Sabalan, dans la province d’Ardabil, au nord-ouest. Le MiG-29 était en vol d’essai suite à sa récente révision. Selon l’agence de presse Fars, liée au gouvernement, l’accident aurait eu lieu à 11h00, heure locale.
Suite à l’accident, une opération de recherche et de sauvetage a été montée. L’opération a été entravée par de fortes chutes de neige autour du website de l’accident, ce qui a rendu certaines zones inaccessibles. L’armée iranienne a signalé le 28 décembre qu’elle avait retrouvé l’épave de l’avion, ainsi que les restes du pilote, identifié comme étant le colonel Mohammad Reza Rahmani. Selon l’armée iranienne, le colonel Mohammad était l’un des pilotes de MiG-29 les plus expérimentés de l’IRIAF.
Avant le crash, l’IRIAF aurait eu environ 20 MiG-29 opérationnels. L’Iran a acquis pour la première fois des MiG-29 en 1990 et a repris 5 MiG-29 de l’armée de l’air irakienne qui ont fui vers l’Iran pendant la guerre du Golfe de 1991. La fourniture de pièces de rechange russes MiG-29 à l’Iran a cessé à la suite de l’imposition d’un embargo sur les armes à l’Iran en 2007, obligeant l’Iran à s’approvisionner en pièces de rechange pour sa flotte MiG-29 sur le marché noir ou par cannibalisation de cellules inutilisables.
Vidéo newbie de fumée sur le website du crash
L’Iran a poursuivi le développement d’une industrie de défense indigène depuis la guerre Iran-Irak, à la suite de sanctions empêchant l’achat de matériel militaire étranger. L’industrie aérospatiale militaire iranienne est surtout connue pour faire voler la flotte de F-14A Tomcats d’avant la révolution de l’IRIAF, ainsi que pour les dérivés d’ingénierie inverse d’avions et de giravions achetés avant la Révolution, tels que l’hélicoptère d’attaque Toufan (basé sur l’AH- 1J Cobra) et les dérivés du Northrop F-5 de l’Iran Plane Manufacturing Industrial Firm (HESA), tels que le Kowsar, l’Azarakhsh et le Saeqeh.
HESA était également à l’origine du tristement célèbre Qaher-313, un prétendu “chasseur furtif” qui n’a pas été vu voler par ses propres moyens à ce jour. Ce crash et celui d’un F-4E Phantom II en août mettent toutefois en évidence les limites de l’industrie aérospatiale iranienne.
Avec la réimposition de sanctions internationales à la suite de l’effondrement du JCPOA (communément appelé «l’accord sur le nucléaire iranien») couplée à l’augmentation des coûts d’implication en Syrie et au Yémen, l’Iran est confronté à sa pire crise économique depuis des années, le président Hassan Rohani décrivant la scenario comme la pire qu’elle ait jamais connue en 40 ans. Avec la diminution du financement des forces conventionnelles, l’Iran s’est tourné vers des drones sans pilote relativement bon marché, tout en fournissant à ses mandataires des armes iraniennes avancées et des conseillers du CGRI.