Les principaux dirigeants de l’UE remettent en question l’engagement américain envers le partenariat transatlantique

Les principaux dirigeants de l’UE remettent en question l’engagement américain envers le partenariat transatlantique

L’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis a été bien accueillie tant par le public européen que par la plupart des dirigeants européens. Après l’entrée en fonction de Biden, la confiance des Européens dans le président américain a monté en flèche. Une étude du Pew Analysis Heart a révélé que si moins de 20% des répondants français, allemands et espagnols avaient confiance dans le président américain en 2020, les chiffres ont bondi à 74%, 78% et 73% respectivement début 2021.

En mars 2021, le secrétaire d’État Anthony Blinken a rencontré l’ancien Premier ministre norvégien et secrétaire général en exercice de l’OTAN Jens Stoltenberg avant le sommet de l’OTAN. Les déclarations faites au public parlaient d’un “agenda transatlantique ambitieux”.

Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken (à gauche) a rencontré le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg en mars 2021 (gouvernement américain)

On espérait qu’avec Biden à la barre, l’Europe serait étroitement consultée en tant que partenaire égal avant que des décisions majeures de politique étrangère ne soient prises. Cependant, à la suite du retrait chaotique d’Afghanistan ainsi que de la récente controverse sur l’annulation de l’accord franco-australien sur les sous-marins et AUKUS, une partie de cet optimisme s’est estompé.

La présidente de la Fee européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré à CNN que la France avait été traitée d’une manière “inacceptable”. Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est montré encore plus sévère lorsqu’il s’est adressé aux journalistes à New York :

“Avec la nouvelle administration Joe Biden, l’Amérique est de retour. Qu’est-ce que cela signifie que l’Amérique est de retour ? L’Amérique est-elle de retour en Amérique ou ailleurs ? Nous ne savons pas. […] Les principes élémentaires d’une alliance sont la loyauté et la transparence. Nous observons un manque évident de transparence et de loyauté. […] Obama avec du charisme, très poli, a pris des décisions importantes en Syrie avec des conséquences négatives pour l’Europe, et on a pu observer aussi un manque de coordination, de concertation entre les États-Unis et les gouvernements européens. Au moins avec Donald Trump, il était très, très clair qu’il n’était pas favorable à l’intégration européenne, que pour lui l’Europe n’a pas d’significance, mais c’était clair.

Néanmoins, dans la même interview à CNN, von der Leyen tenait encore plus à souligner la coopération bilatérale qui se poursuit entre l’UE et l’Amérique sur des questions telles que l’urgence sanitaire mondiale et le changement climatique.

L’Amérique reste un partenaire extrêmement proche et vital pour l’Europe et beaucoup voient l’affaire des sous-marins comme une query exclusivement française et non européenne. De plus, les Américains semblent être parvenus à un accord suite à un lengthy appel téléphonique entre Biden et Macron. À la suite de l’appel, le gouvernement français a dépêché son ambassadeur rappelé à Washington DCCependant, il est clair que la confiance dans l’alliance a pris un coup depuis les années Obama et la réparer nécessitera beaucoup de temps et d’efforts.