Dans une récente interview accordée aux médias indiens locaux, le sous-secrétaire général des Nations Unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a noté que les décès parmi les forces de maintien de la paix des Nations Unies augmentaient fortement. En 2020, 13 Casques bleus ont été tués. En 2021, ce nombre est passé à 25. En août 2022, 26 Casques bleus avaient déjà été tués cette année. Il convient de noter que ces chiffres se réfèrent aux soldats de la paix tués par des violences malveillantes et n’incluent pas les décès liés à des accidents ou à des maladies. Il y a à peine deux semaines, un soldat de la paix pakistanais a été abattu en République démocratique du Congo.
Jean-Pierre Lacroix, sous-secrétaire général des Nations Unies pour les opérations de paix (MONUSCO)
Le sous-secrétaire a largement attribué cette augmentation du nombre de décès à la détérioration des situations de sécurité et à l’absence de progrès politique vers la paix :
« Beaucoup de nos opérations de maintien de la paix se déroulent dans un environnement qui se détériore, tant du level de vue de l’environnement politique que de l’environnement sécuritaire. Et je pense que c’est parce que les efforts politiques pour résoudre les conflits n’avancent pas dans la plupart de ces conditions, et les menaces contre nos soldats de la paix, contre la inhabitants que nous protégeons augmentent. Dans bon nombre de nos opérations, en particulier les grandes opérations en Afrique, nous sommes confrontés à des groupes qui sont soit des groupes terroristes, soit des groupes criminels et ils ne sont pas intéressés par la paix, ils ne sont pas intéressés par la stabilité, ils sont intéressés par le chaos. C’est pourquoi nos soldats de la paix sont confrontés à des menaces d’une manière qui est vraiment, assez accrue.
La région du Sahel illustre parfaitement les revendications de Lacroix. Suite à un coup d’État en 2021, le Mali avait cessé de coopérer avec des États européens et même des partenaires locaux, les obligeant à se retirer. Au lieu de cela, la junte au pouvoir a invité le soutien russe et a incité à des manifestations anti-ONU et anti-européennes. Ces développements ont compliqué la mission de maintien de la paix de l’ONU MINUSMA dans la région et ont encore plus déstabilisé le Mali et le Sahel.
Les soldats de la paix de la MINUSMA discutent avec les habitants.
Lacroix a souligné un sure nombre de options à l’augmentation des pertes. En particulier, il a souligné la nécessité de mandats « robustes » qui ne restreignent pas excessivement les soldats de la paix, d’une meilleure formation et d’un meilleur équipement. Ces objectifs peuvent être difficiles à atteindre si l’on considère que la majorité des soldats de la paix de l’ONU viennent de pays économiquement moins développés.