Après avoir détenu 49 soldats ivoiriens pendant plus de deux mois, le Mali demande des concessions à la Côte d’Ivoire pour garantir la libération de ses soldats. Le contingent a été envoyé au Mali dans le cadre d’une rotation du personnel pour la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali – MINUSMA. Cependant, les autorités maliennes ont affirmé que les soldats maliens étaient arrivés avec des armes et des munitions, sans paperwork appropriés ni ordres de mission, et qu’ils étaient donc des « mercenaires ». En août, les soldats ont été officiellement inculpés de « tentative d’atteinte à la sécurité extérieure de l’État », bien que trois femmes du groupe aient été libérées et autorisées à retourner au Mali début septembre.
Casques bleus de la MINUSMA au Mali
Cependant, la state of affairs s’est encore détériorée vendredi dernier lorsque le gouvernement dirigé par la junte malienne a annoncé qu’il voulait une compensation en échange des 46 soldats. Plus précisément, les autorités maliennes veulent que la Côte d’Ivoire extrade les Maliens qui vivent en asile politique en Côte d’Ivoire. En réponse à ces demandes, la Côte d’Ivoire accuse le Mali de chantage et de prise d’otages. Le pays a également appelé à une réunion d’urgence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour discuter et résoudre la crise dans les meilleurs délais.
Les relations entre le Mali et les membres de la CEDEAO, ainsi qu’avec la France et l’Europe, sont très tendues depuis qu’un coup d’État militaire de mai 2021 dirigé par le vice-président malien de l’époque, Assimi Goïta, a renversé le gouvernement nationwide. Ces difficultés ont conduit une grande partie des forces de maintien de la paix et de stabilité déployées dans la région par des pays comme l’Allemagne, le Danemark et la France à quitter le pays. Au lieu de cela, le régime de Goïta s’est tourné vers la Russie dont le Mali a reçu deux hélicoptères d’attaque Mi-24P au début de cette année. La junte s’est également appuyée sur des mercenaires russes du groupe Wagner pour le soutien de la sécurité.
Les forces de l’ONU MINUSMA au Mali
La CEDEAO avait auparavant maintenu des sanctions strictes contre le Mali, mais les a largement levées après que le régime de la junte a introduit un nouveau cadre pour la tenue d’élections et le retour du Mali à un régime civil en 2024.