Le ministère belge de la Défense a annoncé hier l’immobilisation de toute la flotte de F-16 de l’armée de l’air belge pour des inspections de moteurs. L’échouement fait suite à la découverte que “plusieurs” moteurs installés dans des F-16 belges semblent avoir des défauts similaires à ceux trouvés dans le moteur d’un F-16 qui a effectué un atterrissage d’urgence en février, suite à un dysfonctionnement du moteur lors du décollage.
Selon l’enquête du Conseil de la sécurité des vols du ministère belge de la Défense, le F-16 impliqué dans l’incident du 11 février a subi une brûlure de la buse, où une défaillance des matériaux a entraîné la fonte ou la dissolution de plusieurs composants du moteur suite à une exposition à des températures élevées. Après un atterrissage en toute sécurité à la base d’attache du F-16 de la base aérienne de Florennes, le moteur a été retiré et envoyé à Patria BEC, le sous-traitant de upkeep de la flotte belge de F-16. Une enquête a été ouverte, avec la Royal Danish Air Power, la Royal Netherlands Air Power et la Royal Norwegian Air Power (les trois autres membres des Forces aériennes européennes participantes, les premiers opérateurs de F-16 de l’OTAN) notifiées aux côtés de l’US Air Power, les fabricants de moteurs Pratt & Whitney et l’avionneur d’origine Lockheed Martin.
Une vue à l’intérieur du compartiment moteur d’un F-16 belge à la base aérienne de Florennes, après le retrait du moteur pour un entretien de routine plus tôt cette année (Belgian Air Power)
Les enquêteurs ont remarqué que le moteur impliqué avait un problème avec son axe de charnière. Une vérification “approfondie” des autres moteurs a révélé qu’un nombre “significatif” de moteurs belges présentaient des problèmes similaires. Suite à des consultations avec Pratt & Whitney et Lockheed Martin, la décision a été prise d’immobiliser immédiatement toute la flotte d’environ 43 avions actifs pour des inspections « dès que potential ». Pratt & Whitney, Lockheed Martin et l’US Air Power prendraient des “mesures correctives immédiates” sur les moteurs concernés.
Alors que les travaux de réparation sont estimés à environ cinq jours ouvrables par moteur, le ministère de la Défense indique qu’il y a actuellement une pénurie de pièces de rechange appropriées pour les travaux. Cependant, les F-16 chargés des tâches d’alerte de réaction rapide pour la Belgique et les Pays-Bas resteront opérationnels, étant prioritaires pour l’set up de moteurs de remplacement. Des enquêtes menées par d’autres forces aériennes pour savoir si leurs F-16 sont également touchés sont également en cours.